Ce matin-là, une classe d’intégration arrive au musée. Au bout d’un moment, je vois trois jeunes hommes un peu perplexes, assis devant un écran. Je m’approche et leur demande s’ils ont envie de faire un tour avec le Kyburz, le tricycle électrique typique des facteurs. Ils sont ravis et nous commençons à discuter pendant qu’ils distribuent des colis.

Il s’avère que les jeunes hommes viennent d’Érythrée. Je leur demande alors si le nom Mussie Zerai leur dit quelque chose. Les premiers regards sont incrédules, voire sceptiques. Je les conduis jusqu’au mobile sauveur de vies. C’est là que l’un des jeunes d’à peine 18 ans me raconte une histoire qui me met les larmes aux yeux encore maintenant: en Libye, il est monté à bord d’un bateau de réfugiés qui a fait naufrage. Quelqu’un a appelé Mussie Zerai, qui a informé les garde-côtes. Ces derniers sont alors venus les sauver. Et il voit maintenant dans notre musée à Berne le téléphone portable de son sauveur. Incroyable!

Je suis très touché par la joie et la reconnaissance qu’éprouvent ces jeunes gens de voir leur propre histoire évoquée dans notre musée. Et en quittant le musée, le jeune homme vient encore vers moi pour me dire au revoir.

Cordialement, Stefan